Douce nuit

En cette soirée de réveillon, la neige tombait doucement sur la demeure cossue de la famille Courdeau. La biscuiterie familiale, réputée pour ses gâteaux de Noël, figurait parmi les plus grandes d’Alsace avec plus de 50 000 tonnes de produits vendus chaque année. Dolorès Courdeau, la maîtresse de maison et matriarche, dirigeait l’entreprise, passée de main en main depuis trois générations. Cela faisait longtemps que sa famille attendait qu’elle cède son siège, bien avant son opération de la hanche cinq semaines plus tôt.

Comme chaque année, Dolorès avait invité sa famille à fêter Noël chez elle. La maison était décorée, la table dressée et Dolorès s’était parée de son collier de diamants, tandis que ses proches arrivaient dans la propriété enneigée. Seules Perrine et sa fille Anaïs étaient arrivées la veille et s’affairaient en cuisine pour préparer le repas de Noël. Chacun faisait de son mieux pour fermer les yeux sur les petits différends habituels. Il avait été convenu de ne faire de cadeaux qu’aux plus jeunes membres de la famille.

Benoît et Élise s’apprêtaient à rentrer chez eux avec leurs enfants quand l’harmonie soigneusement préservée toute la soirée s’est soudain gâtée. Vers 22 h 40, vous avez découvert le corps sans vie de Dolorès, gisant par terre dans sa chambre. Le visage cyanosé, la vieille femme avait de toute évidence été asphyxiée. Bien entendu, vous avez immédiatement alerté la police. Mais, en attendant l’arrivée des secours, une question vous taraude : que s’est-il passé ce soir ? Comment cette fête de Noël a-t-elle ainsi pu tourner au drame ?